Le monde du bridge est riche en célébrités : que ce soient des joueurs ayant laissé à la postérité bridgesque leur nom, avec un palmarès de victoires internationales, dans l'une ou l'autre convention de leur invention, ou simplement célèbres pour d'autres raisons.
En voici quelques uns parmi les centaines connus, peu connus ou inconnus !
D'autres suivront dans nos prochains hebdobridge, c'est promis.
 
Ely Culberston (1891-1955, américain)
Fils d'un ingénieur américain et d'une cosaque, il passa par l'Université de Genève, l'École des sciences économiques et politiques de Paris, et épouse en 1923 Joséphine, excellente joueuse de bridge qui, d'ailleurs, a laissé son nom à la convention "Joséphine" : un fit étant trouvé, l'annonce de 5SA demande au partenaire d'annoncer le grand chelem s'il détient deux gros honneurs (A,R,D) dans l'atout, sinon le petit...
Avec son épouse, Ely élabora son système d'enchères, organisa des compétitions et devint même auteur et éditeur.
Il divorça de Joséphine après quinze années de vie commune et, hélas, en même temps, abandonna le bridge.
Comme quoi ...
 
Milton Work (1864-1934, américain)
Si vous comptez vos points d'honneur, 4 points pour l'As, 3 pour le Roi etc.... c'est essentiellement grâce à lui !
Il était également joueur de cricket et manager de l'équipe de Philadelphie.
Il est plus connu pour la fameuse "Manoeuvre de Milton Work" : l'hebdobridge n° 71 vous l'explique ici !
 
Giorgio Belladonna (1923-1995, italien)
Vous pourriez croire que le nom de famille de Giorgio signifie "belle main (de bridge, s'entend)" ?
Ce serait trop beau, cela signifie en fait "jolie femme".
Il avait élaboré un système d'enchères sophistiqué.
Et c'est sans doute en partie pour cela qu'il est une légende du bridge, ayant remporté à treize reprises la fameuse "Bermuda Bowl" (un peu la "Coupe Davis" du bridge) !
La "Bermuda Bowl" est un championnat du monde de bridge par équipes nationales, et a lieu tous les deux ans, les années impaires, sauf que celle de 2021 a eu lieu en 2022 : vous pouvez très facilement deviner pourquoi !
Celle de 2023 a été remporté par la Suisse.
 
Douglas Drury (1914-1967, canadien)
J'ai retrouvé peu de chose de ce joueur, si ce n'est sa convention.
Son partenaire, un certain Eric Murray avait l'habitude d'ouvrir en 3ième position avec un jeu "léger", faisant ainsi souvent barrage au 4ième.
Ceci est embarrassant pour le partenaire, qui ne sait pas, à ce stade, si l'ouvreur détient une main "normale", typiquement d'au moins 13HL, ou pas.
La convention Drury y remédie : vous en trouverez la description à la page 18 du SEF, édition 2018.
Personnellement, j'ai adopté avec mon partenaire, une attitude intermédiaire, à savoir la règle de 15 : en 3ième ou 4ième position, additionnez vos points HL au nombre de cartes que vous détenez en Pique : si cela fait au moins 15, ouvrez.
 
Jean-Marc Roudinesco (1932-2001, français)
Auteur du fameux "Roudi", il n'est malheureusement que pauvrement référencé sur Wikipedia.
Il est aussi l'auteur d'une série impressionnante de livres de bridge, depuis l'initiation au bridge jusqu'au tournoi par paires, en passant par un dictionnaire des maniements de couleur, conventions des années 90, problèmes de bridge divers, j'en passe et des meilleurs.
Peu de joueurs, dans notre club en tout cas, jouent sa convention, le "Roudi", et pourtant c'est une excellente corde à mettre à l'arc de vos enchères.
Les hebdobridges n° 34 et 35 lui sont consacrés.
 
Oswald Jacoby (1902-1984, américain)
Son nom ne vous dit sans doute rien.
Si je soulève le voile en vous disant "le transfert Jacoby", voyez-vous de quoi il s'agit ?
Non ? Et bien, il s'agit tout simplement de l'archi-connue et utilisée convention "Texas", qui fit d'abord son apparition dans le système d'enchère américain, le SAYC.
J'imagine que le nom de cette convention vient de l'état du Texas, où il habitait à l'époque.
Et ne je vous ferai pas l'injure de vous l'expliquer, quoique en voici une petite variante.