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On entend tout et n'importe quoi à propos de ce fameux carton, l'Alerte.
Alors voici ce qu'il faut en savoir.
Le code de Bridge International (en abrégé CBI, édition 2017) précise tout d'abord, à propos de l'alerte, que la procédure à suivre pour "alerter" peut être spécifiée par l'Organisme Responsable, c'est-à-dire, en France, dans le Règlement National des Compétitions.
On lit aussi (Loi 16.B.1) qu'aucune information extrinsèque provenant du partenaire pouvant suggérer une déclaration ou un jeu n'est autorisée, et ceci inclut "des alertes inattendues ou l'absence d'alertes" : on voit que cela se complique d'emblée !
A présent, dans le Règlement National des Compétitions (FFB, édition 2017), on lit ceci à la section 85.5 : "la procédure d'alerte découle de la Loi 40 du CBI. On dirait qu'on tourne déjà en rond à ce stade !
Ca se précise quand même à l'article 98 : "un joueur ne peut pas faire une déclaration ...fondée sur une entente spéciale entre partenaires, à moins que la paire adverse ne puisse en comprendre la signification de manière raisonnable".
Mais à présent le chapitre 100 nous dit à nouveau : "seule la Loi 40 du CBI etc etc..." et aussi à nouveau : "il convient d'alerter toute déclaration dont le sens inusuel ou artificiel est susceptible de tromper l'adversaire, compte tenu de son niveau". Parce que maintenant, on est sensé connaître le niveau des adversaires ! Au club, d'accord, mais ailleurs ?
En principe, la feuille de convention des paires devrait être rendue accessible aux adversaires mais combien en avez-vous déjà vues ?
Et d'ailleurs cela n'empêche pas que, même si votre feuille de convention indique "Michael Cue-Bid précisé", vous devez quand même l'alerter, le cas échéant !
Vous voyez comme tout cela est simple, n'est-ce pas !
Et ce n'est pas fini : la Fédération Royale Belge de Bridge a diffusé un document de douze pages, en septembre 2015, entièrement consacré à l'alerte. On n'y apprend pas grand chose de plus, par rapport aux documents "officiels" cités plus haut, sauf que les cinq dernières pages, sous forme de tableau, semblent couvrir dans le détail "toutes" les situations d'enchères et indiquer ce qu'il faut et ne faut pas alerter.
Je vous en fais grâce, c'est d'un indigeste pas possible et impossible à retenir.
Et enfin j'en rajoute une couche : dans notre club, l'article n° 11 de notre règlement d'ordre intérieur (https://cbwsl.be/index.php/2084866645-reglement-du-club-2) précise que les conventions reprises dans le SEF (Système d'Enseignement Français) ne doivent pas être alertées.
Les voici : 2SA fitté, 3SA fitté, Blackwood aux 5 clefs, Chassé-Croisé, Contre d'appel, Contre Spoutnik simple, Contre Spoutnik généralisé, Contre Lighner, Convention 2012, Cue-Bids, Drury, Landy, Michaël's Cue-Bids, Mini Cue-Bid, Misère dorée, Quatrième couleur forcing, Rubensohl, Roudi, Splinters, Stayman, Sous-Texas, Surcontre, Texas, Troisième couleur forcing, Truscott.
Restez cependant raisonnable à la table, car tout le monde n'est pas sensé connaître toute cette panoplie de conventions !
Et donc, dans le doute, alertez !
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Publié tous les premiers vendredis du mois sur le site du Club de Bridge Saint Lambert
Série 105 à 156
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107. Le Multi-Landy
110. Un quiz
124. Un "grand coup"
128. Tristes nouvelles
135. L'histoire du Bridge
143. La bonne entame
144. La bonne entame (2)
145. La bonne entame (3)
147. Donnes préparées ...
149. Glamourus bridge
154. Mon ami l'arbitre
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Nous avons tous sans le préméditer favorisé le terreau propice à l’éviction de l’arbitre.
Nous invitions nos amis bridgeurs à la maison pour des parties dites amicales.
Ces tournantes à deux tables se déroulaient sur fond d’amabilités en tous genres : "Mais oui très cher reprenez donc cette carte erronément jouée, corrigez donc cette annonce puisque vous vous êtes trompé, ne vous disputez pas pour le nombre de levées réalisées, notez donc votre contrat comme réussi…… ambiance de gentlemen, parlotes sur les exploits du dernier né qui avait vu sa première dent pousser pendant que la paire adverse s’escrimait à réussir le chelem si brillamment annoncé. Après trois heures nous avions péniblement joué 16 donnes et…..passions donc à table tchin - tchin et bon appétit."
Puis vint le jour où nous réalisâmes qu’il y avait un club de bridge à proximité.
Quelle facilité, plus de préparatifs gustatifs, plus de nombreux coups de téléphone à donner pour s’assurer de la présence de chacun ou même trouver un remplaçant en dernière minute vu que cette peste de Julie s’est désistée au dernier moment. Et là quel plaisir, je m’assieds à quelle table ?... et c’est parti pour 24 donnes et parfois plus. Je ne me tracasse pas de savoir comment fonctionne un mouvement ni de comment le classement sera établi, seule préoccupation commander mon café et le boire bien à l’aise en jouant.
Mais qui dit club dit bénévoles qui gèrent tout pour vous, et comme vous aimez être applaudis pour vos exploits heureusement qu’ils établissent un classement en fin de séance.
Qui dit classement dit forcément sérieux et respect des règles de notre jeu favori. Connaissez-vous le nombre de pages de ce fameux règlement permettant une équité sans faille du classement ?
Qui dit bridge dit jeu cérébral de concentration. Tous les championnats se jouent en de nombreuses séances successives de 32 donnes, pourquoi tant de donnes ?
Simple mon cher Watson, le vainqueur est celui qui commet le moins de petites erreurs de distraction dues à la fatigue, il faut tenir sur la distance pour sortir champion. Et les règles ont donc ainsi été pondues, toute petite distraction se paie cash dans le classement……et donc merci mon ami l’arbitre qui y veille.
Cessez donc de croire que si Gustave appelle l’arbitre ce ne peut être qu’un emmerdeur de première qui ne pense qu’à profiter de la situation, haro sur Gustave !
Mais non, Gustave veut être équitable par rapport à tous ses adversaires qui jouent simultanément aux autres tables. En donnant un cadeau à celui qui a été distrait, il fausserait tout le classement par rapport au panel entier des joueurs qui eux respectent les règles.
L’arbitre est l’ami du bridgeur sérieux, il est le garant qu’à toutes les tables l’équité soit de mise.
Commettre une erreur par distraction arrive à tout le monde et il est normal et je dirais même obligatoire d'appeler l'arbitre quand cela se produit.
Pourquoi la moindre erreur à la table 1 serait-elle immédiatement sanctionnée si, pendant ce temps, aux tables 4 et 6, personne n’appelle l’arbitre et qu’on laisse tout faire soi-disant par politesse en méprisant ouvertement le règlement du jeu que l’on a choisi de pratiquer ?
Si vous jouez en club, pensez donc à respecter l’arbitre qui vous organise vos tournois et aidez-le à ce que son classement ressemble à quelque chose d’honnête pour l’ensemble des joueurs.
Si vous ne le faites pas, pourquoi donc y aurait-il un classement ?
Si vous prêchez le laisser-aller, vous pourriez penser à créer un club où on joue comme à la maison et où on pourrait tout simplement ne rien compter comme point, on y serait si heureux et si bienveillants avec ses amis adversaires d’une donne…..sauf que cela ne s’appellerait plus un tournoi ... et comme les clubs organisent des tournois....
(écrit par Michael Tricot)
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Troisième volet sur ces célèbres bridgeurs des années 1900 et après !
Pierre Albarran (1893-1960, français)
Oui là d'accord, c'était avant 1900, mais je peux vous confirmer qu'il n'a pas joué au bridge au 19ième siècle !
Soigné en Suisse pour une maladie, il y apprit le bridge et commença les compétitions à son retour en France, où il devint le meilleur joueur du pays, remportant dix-neuf titres nationaux ainsi que la Coupe de France en 1932.
Il fut opposé à l'équipe américaine de Ely Culbertson en 1933, rencontre qui fut déclarée nulle à la 102ième donne, ne me demandez pas pourquoi !
Il écrivit de nombreux ouvrages de référence sur le jeu et fut l'instigateur de la méthode qui porte son nom, inventant la séquence canapé (rien à voir avec la promotion éponyme), et l'ouverture de deux Trèfle, forcing de manche.
Il succomba brutalement à l'âge de soixante-sept ans à son domicile de Paris, victime d'un infarctus.
Roger Trézel (1918-1986, français)
Ce nom ne me disait rien jusqu'à la rédaction de cet hebdobridge.
Excellent joueur de tennis, il excella aussi au bridge, et remporta avec Pierre Jaïs la "triple couronne" (1956, 1960 et 1962).
Il s'agit de trois championnats organisés par la fédération mondiale de bridge : la "Bermuda Bowl", organisée les années impaires, l' "Olympiad Open Teams", organisée durant les années olympiques et "the World Open Pairs".
Il s'agit de trois championnats organisés par la fédération mondiale de bridge : la "Bermuda Bowl", organisée les années impaires, l' "Olympiad Open Teams", organisée durant les années olympiques et "the World Open Pairs".
Il est l'auteur de nombreux livres, dont "Le Bridge Goulash" (1979) : un petit exemple ici.
Michel Lebel (1944, français)
Né en Roumanie, il a popularisé, dans les années septante, "la Majeure Cinquième".
Dès l'âge de vingt-cinq ans, il vivait de ses écrits, consacrés au bridge.
Petit record : en 2023, il remporte pour la seizième fois la plus prestigieuse des compétitions françaises : la division nationale I par équipe, devançant au palmarès un certain ...
Paul Chelma (1944, franco-tunisien)
Né à Tunis dans une famille juive dont la mère s'intéressait déjà au bridge, il fit ses études supérieures à Paris.
Agrégé en lettres, il n'enseigna jamais mais entreprit des travaux de traduction littéraire.
Après son premier tournoi de bridge international (championnats d'Europe, 1972, Athènes), il remporta moultes tournois divers et variés : Championnat d'Europe par paires en 1975, mixte en 1990 et 1996, ..., Olympiades mondiales de bridge en 1980 et 1992, Bermuda Bowl de 1997, pour ne citer que quelques uns.
Bill Gates (1955, américain)
Saviez-vous que cet homme, célèbre de par sa société Microsoft, deuxième homme le plus riche du monde en 2019 (105 milliards de dollars américains), est un joueur de bridge assidu, son partenaire "préféré" étant Warren Buffett ?
Riche à millions, sorry, à milliards, il a investi dans Bridge Base Online (BBO), dont le fondateur Fred Gitelman lui avait été présenté par son partenaire au cours d'une partie de bridge ou Gitelman faisait le quatrième.
Jean-René Vernes (1914-2012, français)
Rien à voir avec Jules Verne, sans S !
Après avoir passé son enfance à Strasbourg, il fit des études de philosophie et lettres.
Mobilisé après la déclaration de guerre, il fut fait prisonnier et passa le reste de la guerre en captivité.
Il enseigna ensuite la philosophie dans une lycée.
Cela ne l'empêcha pas de devenir un grand théoricien du bridge, inventant la "Loi des levées totales", en 1956, aussi connue sous le nom de "Loi de Vernes", apport majeur à la théorie des enchères du jeu de bridge : pour en arriver là, il se fit aider par un professeur de mathématiques et de statistiques, doyen de la faculté des sciences de Montpellier : Bernard Charles.
Jean-René effectua en une dizaine d'années, de 1955 à 1965 un travail manuel colossal de compilation de donnes, trois mille environ, qui l'amèe à énoncer sa fameuse "Loi".
Des étudiants participèrent aussi à ce travail de numérisation et de calculs statistiques, analysant pas moins de 60.000 donnes de bridge !
Il écrivit sept livres sur le jeu de bridge, dont le fameux "Bridge Distributionnel".
Ceci me fait dire qu'avant tout, le bridge est une affaire de distribution, avant d'être une affaire d'honneurs.
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Continuons, si vous le voulez bien, ce tour d'horizon de célébrités du monde du bridge...
Alvin Landy (1905-1967, américain)
Rien à son sujet, sur Wikipedia, mis à part qu'il est à l'origine de la convention éponyme.
L'hebdobridge n° 107 (décidément, on trouve de tout dans ces hebdobridges !) en explique une variante intéressante, que je joue (décidément, ....) avec mon partenaire habituel !
Easley Rutland Blackwood (1903-1992, américain)
Né en Alabama, il vécut principalement à Indianapolis, Indiana.
Il fut quelques années le secrétaire de l'American Contract Bridge League (ACBL).
A ne pas confondre avec son fils, Easley Blackwood Junior, compositeur musical.
La convention dont il est le créateur fait partie de l'arsenal de la majorité des joueurs de bridge.
Savez-vous distinguer le Blackwood du 4 Sans-Atout quantitatif : lisez cet hebdobridge ! et aussi celui-ci !
Vous ne jouez pas le Blackwood aux cinq clefs : ceci est pour vous !
Omar Sharif (1932-2015, égyptien)
De son vrai nom, Michel Dimitri Shalhoub (l'auriez-vous deviné ?), acteur célèbre (Le Docteur Jivago, Lawrence d'Arabie, ...) les femmes l'aiment et ... il aimait les femmes, ça je peux vous l'assurer ! Pour preuve, un extrait de son livre "Ma vie au bridge", écrite en français, et publié en 1982 : "le bridge est comme une femme vertueuse, il faut la courtiser longtemps, être épris passionnément, supporter les refus, les rebuffades, enfin tout ce à quoi un homme normal peut s'attendre quand il a décidé de séduire une vertu...".
Parmi ses conquêtes, Ingrid Berman, Annette Stroyberg, Barbara Streisand, Ava Gardner, Anouk Aimée, Andréa Ferréol, pour ne citer que quelques unes, les plus connues.
Mais il aimait aussi le football (il en joua), les chevaux, les jeux de hasard (il détient le record de la plus forte perte d'argent, en 1978, au casion de Cannes : quatre-vingts millions de francs français de l'époque) et bien sur le bridge.
Saviez-vous qu'il avait un master en Mathématiques, et fut un grand espoir africain en course à pied (100 mètres) ?
Saviez-vous qu'il avait un master en Mathématiques, et fut un grand espoir africain en course à pied (100 mètres) ?
En 1968, il participa aux Olympiades de Bridge de Deauville, dans l'équipe de son pays, opposée à l'équipe italienne de Giorgio Belladonna, dont je vous ai écrit quelques mots dans le précédent hebdobridge.
Joueur impénitent, il perdit un soir au bridge (faut pas demander les sommes qu'il y investissait !) une villa luxueuse aux Canaries, qu'il avait achetée le matin même !
Pierre Ghestem (1922-2000, français)
Né à Lille où il résida toute sa vie, il était aussi joueur d'échecs et de dames, et reste encore aujourd'hui le dernier champion du monde français à ce jeu, qui est loin d'être aussi facile qu'on pourrait le penser, bien que les règles s'expliquent en une minute.
Il a contribué significativement au développement de la théorie des enchères, d'où le nom de sa convention, pour décrire en intervention, un bicolore au moins cinq-cinq.
Sachez aussi que l'inventeur de la majeure cinquième ... c'est lui !
Il y a une multitude de systèmes pour décrire un bicolore en intervention dont quelques-uns sont décrits ici.
Samuel Stayman (1909,1993, américain)
Né dans le Massachusetts, il devint administrateur de "Stayman & Stayman", dans le textile.Il habitait alors à Manhattan.
Il décéda d'un cancer dans sa maison, à Palm Beach en Floride, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, alors que, quelques jours auparavant, il jouait encore au bridge 'avec enthousiasme", écrivit Alan Truscott, une autre grande figure du bridge.
Apprenez en plus à propos de cette convention, qui est sans nulle doute la toute première qu'on enseigne aux jeunes élèves : ici.
Alan Truscott (1925-2005, anglais)
Né à Londres, il servit dans la Royal Navy vers la fin de la seconde guerre mondiale.
Après quoi, il étudia à la célèbre Université d'Oxford et participa à de nombreux tournois.
Après quoi, il étudia à la célèbre Université d'Oxford et participa à de nombreux tournois.
Après avoir remporté la médaille de bronze à la Bermuda Bowl de 1962, il s'établi à New York, dans le quartier général de l'ACBL (American Contract Bridge League).
Il est le coauteur de la première édition du "The Official Enclyclopedia of Bridge", en 1964, mais est l'auteur de plus d'une dizaine d'ouvrages bridgesques.