Troisième volet sur ces célèbres bridgeurs des années 1900 et après !

Pierre Albarran (1893-1960, français)
Oui là d'accord, c'était avant 1900, mais je peux vous confirmer qu'il n'a pas joué au bridge au 19ième siècle !
Soigné en Suisse pour une maladie, il y apprit le bridge et commença les compétitions à son retour en France, où il devint le meilleur joueur du pays, remportant dix-neuf titres nationaux ainsi que la Coupe de France en 1932.
Il fut opposé à l'équipe américaine de Ely Culbertson en 1933, rencontre qui fut déclarée nulle à la 102ième donne, ne me demandez pas pourquoi !
Il écrivit de nombreux ouvrages de référence sur le jeu et fut l'instigateur de la méthode qui porte son nom, inventant la séquence canapé (rien à voir avec la promotion éponyme), et l'ouverture de deux Trèfle, forcing de manche.
Il succomba brutalement à l'âge de soixante-sept ans à son domicile de Paris, victime d'un infarctus.
 
 
Roger Trézel (1918-1986, français)
Ce nom ne me disait rien jusqu'à la rédaction de cet hebdobridge.
Excellent joueur de tennis, il excella aussi au bridge, et remporta avec Pierre Jaïs la "triple couronne" (1956, 1960 et 1962).
Il s'agit de trois championnats organisés par la fédération mondiale de bridge : la "Bermuda Bowl", organisée les années impaires, l' "Olympiad Open Teams", organisée durant les années olympiques et "the World Open Pairs".
Il est l'auteur de nombreux livres, dont "Le Bridge Goulash" (1979) : un petit exemple ici.
 
 
Michel Lebel (1944, français)
Né en Roumanie, il a popularisé, dans les années septante, "la Majeure Cinquième".
Dès l'âge de vingt-cinq ans, il vivait de ses écrits, consacrés au bridge.
Petit record : en 2023, il remporte pour la seizième fois la plus prestigieuse des compétitions françaises : la division nationale I par équipe, devançant au palmarès un certain ...
 
 
Paul Chelma (1944, franco-tunisien)
Né à Tunis dans une famille juive dont la mère s'intéressait déjà au bridge, il fit ses études supérieures à Paris.
Agrégé en lettres, il n'enseigna jamais mais entreprit des travaux de traduction littéraire.
Après son premier tournoi de bridge international (championnats d'Europe, 1972, Athènes), il remporta moultes tournois divers et variés : Championnat d'Europe par paires en 1975, mixte en 1990 et 1996, ..., Olympiades mondiales de bridge en 1980 et 1992, Bermuda Bowl de 1997, pour ne citer que quelques uns.
 
Bill Gates (1955, américain)
Saviez-vous que cet homme, célèbre de par sa société Microsoft, deuxième homme le plus riche du monde en 2019 (105 milliards de dollars américains), est un joueur de bridge assidu, son partenaire "préféré" étant Warren Buffett ?
Riche à millions, sorry, à milliards, il a investi dans Bridge Base Online (BBO), dont le fondateur Fred Gitelman lui avait été présenté par son partenaire au cours d'une partie de bridge ou Gitelman faisait le quatrième.
 
Jean-René Vernes (1914-2012, français) 
Rien à voir avec Jules Verne, sans S !
Après avoir passé son enfance à Strasbourg, il fit des études de philosophie et lettres.
Mobilisé après la déclaration de guerre, il fut fait prisonnier et passa le reste de la guerre en captivité.
Il enseigna ensuite la philosophie dans une lycée.
Cela ne l'empêcha pas de devenir un grand théoricien du bridge, inventant la "Loi des levées totales", en 1956, aussi connue sous le nom de "Loi de Vernes", apport majeur à la théorie des enchères du jeu de bridge : pour en arriver là, il se fit aider par un professeur de mathématiques et de statistiques, doyen de la faculté des sciences de Montpellier : Bernard Charles.
Jean-René effectua en une dizaine d'années, de 1955 à 1965 un travail manuel colossal de compilation de donnes, trois mille environ, qui l'amèe à énoncer sa fameuse "Loi".
Des étudiants participèrent aussi à ce travail de numérisation et de calculs statistiques, analysant pas moins de 60.000 donnes de bridge !
Il écrivit sept livres sur le jeu de bridge, dont le fameux "Bridge Distributionnel".
Ceci me fait dire qu'avant tout, le bridge est une affaire de distribution, avant d'être une affaire d'honneurs.