C’était un sept insignifiant,
Enfant unique en sa couleur,
Un simple petit sept de Cœur,
Qui regardait jouer les grands.
Quand fut parti le Pique maître,
Il mit son nez à la fenêtre
Et regarda sur le tapis
Un cousin huit se faire Hara-kiri.
Sitôt que parut l’équipage
Au roi de Trèfle son ami,
Il joua le rôle du page
Et son épouse il avertit.
Quand pour l’armée des gros Carreaux,
Son aîné se mit en guerre,
Il eut alors le cœur bien gros :
Il n’aimait pas les militaires !
Une bataille épouvantable
Enleva aux alliés leurs têtes
Et bientôt, il vit sur la table
Avancer les points de la défaite…
Au dernier coup de l’ennemi,
Qui préparait son écritoire,
Il risqua tout seul son va-tout,
Et stoppant net le dernier pli,
Il s’appropria la victoire !
…C’était un petit sept d’atout…
(de André Lefèvre)