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En voici quelques uns parmi les centaines connus, peu connus ou inconnus !
Il divorça de Joséphine après quinze années de vie commune et, hélas, en même temps, abandonna le bridge.
Comme quoi ...
Il est plus connu pour la fameuse "Manoeuvre de Milton Work" : l'hebdobridge n° 71 vous l'explique ici !
Ce serait trop beau, cela signifie en fait "jolie femme".
Il est aussi l'auteur d'une série impressionnante de livres de bridge, depuis l'initiation au bridge jusqu'au tournoi par paires, en passant par un dictionnaire des maniements de couleur, conventions des années 90, problèmes de bridge divers, j'en passe et des meilleurs.
Si je soulève le voile en vous disant "le transfert Jacoby", voyez-vous de quoi il s'agit ?
Et ne je vous ferai pas l'injure de vous l'expliquer, quoique en voici une petite variante.
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Une fois n'est pas coutume, un petit "mots croisés bridgesques" de votre président bien-aimé vous est proposé.
A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | |
1 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | ||||||||
2 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | ||||||||
3 | __ | __ | __ | __ | ||||||||||||
4 | __ |
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5 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | ||||||||||
6 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | |||||
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9 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | |||||
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17 | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ | __ |
H2>L2 Le contre peut en être
D4>L4 Prénom de la seule membre féminine de notre comité
A5>C5 Le bridge en est un, mais sérieux
D6>I6 Membre du comité, et aussi au service de Tintin
M6>O6 Le bridge en est presque un. Le huitième, dirions-nous
A8>B8 En rapport avec le cercle
B9>E9 C'est la vôtre, à chaque donne
G9>I9 C'est vous quand vous êtes donneur et ouvrez à la donne n° 2
L9>N9 Votre situation après avoir fait de grosses bétises au bridge
J11>O11 La plus basse des quatre couleurs
H13>M13 Il peut être petit ou grand
A14>C14 Qualificatif du Roi qui fait le pli, tout seul dans sa couleur
K16>O16 Nord est déclarant, donc en Est, c'est à vous de la faire
E17>K17 Vous n'êtes pas dessus, ouf, car il est mineur
A5>A8 Saut anglais
B1>B5 Vous y resterez assis, en Nord/Sud, durant tout le tournoi
B8>B14 Une finesse, disent les anglophones. Pas nous !
E1>E7 Prénom de votre vice-président, à prononcer à l'anglaise
E12>E15 C'est là qu'on range ses cartes, après la donne
H6>H10 L'occident pour les uns, votre position une fois sur quatre
H13>H17 Rodrigue en a, et certains le fendent dans le film de Pagnol
J2>J4 Il y en a treize à chaque donne jouée
K4>K7 Espérons que vous le ne perdrez pas
K15>K17 Comme A5>C5
L7>L14 C'est par cela que commence chaque donne de bridge
M6>M7 La carte qui bat son Roi
O1>O6 Le vice-président, mais aussi l'ouvrage de ces dames
O8>O11 On en fait souvent l'impasse
P13>P17 Le mille et une nuits, vous le faites si vous êtes ...
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Linda s’affairait dans la cuisine. Elle attendait le retour de Paul en épluchant des légumes qui avaient séjourné un peu plus que nécessaire dans le réfrigérateur. Le verbe « s’affairer » n’est pas adéquat : Linda était une femme légèrement indolente ; de celles dont on dit qu’elles sont réservées, calmes, sereines et douces. Un peu paresseuse ? Pas vraiment. Lymphatique ? Certainement pas. Non. Simplement Linda était sans cesse dans la lune…alors que Paul, organisateur-né, cartésien, dynamique, volontaire- avait les pieds bien sur terre. Un actif. Un battant. Un matheux. D’ailleurs, le voilà qui rentrait à la maison, fier d’une nouvelle stratégie professionnelle diablement profiteuse.
Ils s’étaient connus à l’université où il avait réussi brillamment ses études d’ingénieur informaticien et…où elle avait raté lamentablement ses études de psychologie avant de se tourner vers la littérature. Il était grand, blond, athlétique ; elle était brune, petite et mince. Il adorait les sports ; elle ne plongeait que dans les pages littéraires des plus grands auteurs.
Les contraires s’attirent. Ils s’étaient donc « trouvés »
Leur complémentarité -ces étonnantes différences de caractère- leur permettait de s’entendre à merveille. Vingt longues années de vie commune n’avaient pu altérer leur bonne humeur et leur plaisir de vivre ensemble.
Ils auraient eu le temps de faire quelques enfants, mais s’ils craquaient devant les bambins des autres, ils n’auraient pas supporté les contraintes des leurs.Ils étaient finalement trop bien à eux deux : différents, d’accord ; mais appréciant le cinéma, le théâtre, les concerts, les expos, les restos, les conférences, les voyages, leur chien Bousy et la compagnie de leurs amis, communs ou pas.
Au début de leur histoire, ils avaient vécu une passion commune : le bridge.
Un beau jour, ou plutôt un moche dimanche tout gris, plein d’ennui et sans projet, ils décidèrent de s’y remettre. lls se remémorèrent un peu hâtivement les règles, les conventions et s’inscrivirent à un tournoi du dimanche soir suivant dont le prestige rassemblait tous les bridgeurs passionnés de leur ville.
Pourquoi donc avaient-ils cessé de jouer ? Ils étaient si performants autrefois ! La vie est étrange, mais le passé parfois nous rattrape. Et ils allaient retrouver leur place sur le podium. Il est un fait que Linda n’était pas fan de math, ni de logique, et certainement pas de statistiques ; mais elle avait de l’intuition ; et puis, sans tricher, elle devinait les atouts et les manques des uns et des autres. Faits pour s’entendre, Paul et Linda !
La réception se déroulait dans un château. La salle était parée de ses plus beaux atours dans une ambiance fébrile, à la fois joyeuse et légèrement guindée, avec un public nombreux. Tout était chic, coloré, brillant…surtout les joueurs.
Epoux, amants, amis, complices, paires en tout cas. Liés pour le meilleur ou pour le pire. Dans la connivence ou l’hostilité.
Le paradis ou l’enfer. Un vrai mariage pour chacun des duos. Pendant quatre heures.
La première table où Paul et Linda devaient s’installer portaient le numéro treize et Paul ne put s’empêcher de penser au côté vaguement superstitieux de sa femme. Elle, très calme et optimiste, remarqua juste qu’il manquait la carte des 7 SA dans la boîte à enchères.
Tel un projecteur, un lustre imposant illuminait le vert de la table où le spectacle allait commencer.
Le premier donneur passa, le regard éteint sur un jeu que Linda devina médiocre. Le sien ne comptait que 9 points mais avec une série de 6 C chapeautés par l’As, le Roi et la Dame. Elle annonça 2C. Paul n’hésita qu’une seconde pour claironner silencieusement 4C via sa carte issue de la boîte à enchères. Résultat : + 2. Le chelem eût été impossible à annoncer.
A la deuxième table, ce furent les adversaires qui annoncèrent 3SA, mais sur la « tueuse » entame de Paul qui détenait une série des 6 plus petits trèfles qui existent., la chute fut fatale, d’autant plus cruelle que le couple était vulnérable…surtout la femme qui sortit un Kleenex pour écraser une perle de dépit.
Les rencontres se succédèrent dans un silence requis par le règlement, troué à plusieurs reprises par des altercations peu feutrées, du genre : « mais ma redemande est forcing et tu me laisses tomber ! »
Leurs victoires s’accumulaient. Les « top » clignotaient sur les « Bridgemates ». Paul exultait. Quand, lors d’un contrat qu’il menait, il appelait un « petit cœur », il assortissait sa demande d’un clin d’œil tendre et complice à sa jolie morte. Et elle souriait.
Ils se dirigeaient vers une victoire majeure. Ils allaient gagner. C’était dans la manche.
Vers la fin, pourtant, elle sembla se déconcentrer, devint distraite. Rêvassant à leur voyage de noces, elle oublia de faire un Texas.
Lorsqu’il lui demanda si elle n’avait pas omis un « mille et une nuits », elle se troubla, rougit et songea à leurs premières nuits d’amour sans même se souvenir de cette convention au nom si évocateur.
L’une ou l’autre remarque de sa part la piqua au vif. Elle avait dédaigné une coupe, fourni une mauvaise entame, répondu erronément à un Blackwood, raté une impasse importante.
Et l’impasse était là maintenant.
Le visage de Paul devint crispé. Celui de Linda se renfrogna. Les chutes commencèrent à s’enchaîner. Les gentilles remarques devinrent critiques, de plus en plus amères.
Leur couple devenait une paire comme toutes les autres : un peu guindée, un peu austère, voire sévère.
Le verdict fut dénué d’honneurs : on les déclara avant-derniers, et ils obtinrent un prix de consolation qui les consterna.
Rentrés chez eux, Paul se souvenant de toutes les donnes qu’ils avaient jouées, voulut en faire le bilan. Tel un prof d’université, pendant qu’elle se préparait à se mettre au lit, il détaillait les erreurs qu’elle avait commises : les ouvertures erronées, les enchères superflues, les coupes omises, les fit non mentionnés, les défausses fausses, les affranchissements gâchés, les réveils absents, la convention Michael tombée aux oubliettes, ainsi que celle – pourtant si fréquente- du (S)tayman, etc.
Au fur et à mesure de ce discours, les piques devenaient de méchantes piqûres au cœur, tandis que les cœurs devenaient des piques ; les carreaux s’avéraient ternis et les trèfles portaient malchance…
Un bridge peut être une grande expérience. Il peut aussi être révélateur.
La vie est un jeu… et un simple jeu peut changer la vie.
Paul et Linda divorcèrent deux mois plus tard.
Paul devint champion international.
Linda se tourna vers la poésie et remporta un grand prix littéraire.
Ils se retrouvèrent quelquefois…sur Wikipédia.
(autrice : Ghislaine Deschuyteneer)
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Du mardi 11 au vendredi 14 juin 2024 a eu lieu, au Domein Westhoek (Oostduinkerke), pour la cinquième fois, notre "sortie" club.
Nous étions vingt-six joueuses et joueurs, soit 6 1/2 tables.
L'après-midi du premier tournoi, une joueuse, Francine Dozin pour ne pas la citer, explique à notre paire une petite convention facile à retenir.
Il s'agit de la situation où on ouvre par exemple à votre droite, alors que vous pensiez ouvrir vous-même d'une enchère forcing de manche (2♣ ou 2♦, suivant votre convention à ce sujet).
Dans un premier temps, vous contrez "toutes distributions", c'est classique.
Mais à votre prochain tour de parole, en supposant bien sûr que votre enchère n'a pas été suivie de trois "passe", vous faites un Cue-Bid dont la signification est : "partenaire, j'aurais ouvert d'un 2 forcing de manche" ! A vous ensuite de décider comment continuer...
J'ai fait un rapide calcul mental et j'en ai conclu n'avoir jamais été dans cette situation, après avoir joué plus de 45.000 donnes ! Ou plutôt, ne pas m'en souvenir !
Et bien, croyez-moi ou pas, le lendemain, mercredi 13 juin, nous eûmes ce cas à la donne n° 10 !
Nous arrivâmes au contrat final de 4♥.
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Il a été refusé, pour les raisons suivantes : "la majorité des joueurs ne vont pas tout comprendre et ne seront pas intéressés par le sujet".
Sont-ce des raisons suffisantes pour ne pas publier : à toi, lectrice et lecteur, d'en juger !
J'ose espérer que nos membres, et peut-être d'autres bridgeurs, puisque ces articles sont publics, y comprendront quand même un petit quelque chose : ça parle de bridge, pardi !
A propos des donnes préparées par ordinateur ...
(Philippe Taymans, président des Cercles de Bridge Woluwé-saint-Lambert)
C'est en novembre 2018 que nous avons commencé, dans notre club, à encoder les diagrammes des donnes que nous jouions lors de nos tournois, tous les lundis et jeudis après-midi, dans notre local de la maison des Associations, à la place Saint Lambert de Woluwe-Saint-Lambert.
Nous avions en effet fait alors l'acquisition des appareils Bridgemate et avions directement choisi l'option de l'encodage des mains de toutes les donnes jouées.
Cela se déroulait surtout durant le premier tour, mais parfois aussi durant les deux ou trois tours suivants quand, avec trop peu de paires participantes, nous jouions en mouvement « Howell ».
A de nombreuses tables, « Nord », assigné à cet encodage, était mis à cette épreuve : l'âge moyen de nos joueurs dépassant la septantaine, cela n'arrangeait pas les choses. Les interventions de l'organisateur/arbitre du tournoi, en réalité un membre du comité, jouant aussi le tournoi étaient fréquentes, que ce soit durant ces premiers tours, mais aussi après, suite à des encodages parfois erronés, l'appareil Bridgemate affichant par exemple, lors de l'encodage du résultat d'une donne, le message fatidique « Entame ou joueur incorrect ».
C'était souvent une erreur d'encodage du résultat, par exemple l'encodage d'un contrat joué par Nord alors qu'il était joué par Sud, mais aussi l'encodage, en amont, du diagramme de la donne concernée.
En avril 2023 nous disposions des fonds suffisants pour racheter, d'occasion, un appareil Player Bridge Dealer 4, appareil qui, piloté par un programme d'ordinateur, permet de distribuer les cinquante-deux cartes d'un jeu dans un étui préalablement ouvert.
Je pense que ce matériel a été initialement prévu pour dupliquer des donnes de bridge, ce qui n'est évidemment pas le cas chez nous, où il est utilisé essentiellement pour préparer des donnes dont il ne faudra plus encoder les diagrammes en début de tournoi, réduisant ainsi drastiquement le nombre d'erreurs d'encodage en cours de partie.
Le programme en question (Dealer4) travaille en deux phases.
Durant la première, il génère un nombre de donnes demandées de façon aléatoire par l'intermédiaire du programme « Big Deal » puis, dans une deuxième phase, il injecte ces donnes, une par une, vers cette fameuse machine qui est connectée à l'ordinateur via un câble USB.
L'opérateur place l'étui ouvert dans l'appareil, et les cartes, placées dans un orifice ad-hoc, sont ensuite dirigées vers les quatre positions Nord, Est, Sud, Ouest de l'étui ouvert. L'opérateur retire et referme l'étui une fois l'opération terminée, et passe à la donne suivante.
Pour trente-deux donnes, à trois personnes, cela prend une grosse dizaine de minutes, pour autant qu'aucun problème ne surgisse ; c'est rarement le cas, un de nos opérateurs nettoyant de façon régulière et scrupuleuse les différents systèmes d'engrenage de l'appareil.
En ce début d'année 2024, plus de deux mille donnes ont ainsi été préparées par l'ordinateur : dans la suite de cet article, j'utiliserai l'adjectif « préparée » pour
indiquer une donne qui a été générée aléatoirement par un programme d'ordinateur, et « non préparée » pour les donnes mélangées et distribuées manuellement.
Dès les premiers tournois joués avec ces donnes, de nombreux joueurs ont montré des réticences, quant au côté « aléatoire » des donnes générées par le programme utilisé (Dealer 4 et Big Deal).
On entendait dire, par exemple, à la fin des tournois :
- J'ai plus souvent une main avec chicane qu'avant
- Il y a plus de chelems
- Les mains fortement unicolores sont plus fréquentes
- Je n'ai jamais vu autant de mains avec plus de vingt points d'honneur
- Quand je suis déclarant et qu'il y a un Roi au mort, l'As manquant est toujours à sa gauche.
- Il y a plus souvent quatre « Passe »
- Il y a beaucoup de donnes « bizarres »
- Etc...
Étant moi-même mathématicien, j'avais lu au préalable et avec beaucoup d'intérêt la documentation relative au programme de génération aléatoire de donnes « Big Deal » (2), utilisé par « Dealer 4 » (1) et j'étais convaincu du côté strictement aléatoire du processus. Certains aspects mathématiques développés dans ces documents ne sont clairement pas à la portée du premier venu.
Il m'était difficile, manifestement, d'avancer, vis-à-vis des détracteurs du système, des arguments convaincants et surtout compréhensibles pour le commun des mortels.
Mais j'avais à disposition des atouts (c'est le cas de le dire, dans notre domaine !) à utiliser : un ensemble de centaines, que dis-je, de milliers de donnes stockées, depuis plus de cinq ans dans la base de données du programme de gestion de nos tournois (nom de code « BriTay », de mon cru).
Le programme avait été adapté fin 2018, dès l'arrivée des Bridgemates, pour stocker les diagrammes des donnes encodés aux tables, et ensuite en avril 2023 pour récupérer les donnes préparées par Dealer 4 et les stocker d'une part dans sa propre base de données et aussi dans la base de données (Access) utilisée par le « Bridgemate Control Software », l'outil indispensable qui fait l'interface avec le « serveur » Bridgemate, lui-même en contact hertzien avec les appareils disposés aux différentes tables.
Je disposais donc de milliers de donnes non préparées, d'avant avril 2023, c'est-à-dire les donnes distribuées par les joueurs aux tables, après mélange par les
« donneurs », à leur manière : mélange à la française ou à l'américaine, répété un « certain nombre de fois ».
Et pour la période d'après avril 2023, je disposais donc des donnes préparées par ordinateur.
Je disposais donc de toutes les données nécessaires pour établir une comparaison.
J'ai donc rajouté dans notre programme de gestion des tournois une fonctionnalité permettant de comparer, sur la base d'un certain nombre de critères, les donnes non préparées et les donnes préparées, extraites de l'historique de nos tournois.
Dix-sept critères ont été sélectionnés.
Pour quinze de ces critères, j'ai comparé les valeurs statistiques obtenues par les donnes préparées d'une part et les donnes non préparées d'autre part, comparaison faites par rapport aux valeurs théoriques.
Et les résultats sont unanimes : pour les quinze critères en question, les valeurs statistiques obtenues pour les donnes préparées sont toujours plus proches des valeurs théoriques, que celles obtenues pour les donnes non préparées, sur base des données actualisées le 28 décembre 2023.
Ces données concernent 2.051 donnes préparées et 2.046 donnes non préparées. Un aperçu global de tous les critères étudiés, ainsi que des explications détaillées, est disponible en (3).
Voici quelques exemples actualisés, choisis en fonction des remarques des joueurs
(voir plus haut) :
1. Mains avec chicane : en théorie, 5,11 %. En pratique, 5,28 % pour les donnes préparées et 4,31 pour les autres. Écart de 0,17 % contre 0,97 % : les donnes préparées sont plus proches de la théorie.
2. Mains unicolores (6xxx, 7xxx, 8xxx, 9xxx, etc...) : en théorie 17,82 % des mains le sont. L'analyse des donnes mentionnées ci-dessus donnent 18,22 %
pour les donnes préparées, contre 16,06 % pour les autres. Écart de 0,40 %
contre 1,76 %.
3. Chelems (pas de valeur théorique) : 3,18 % pour les donnes préparées, 3,06 % pour les autres, donc une très légère augmentation pour les donnes préparées, environ une donne sur mille. Pas de quoi s'en émouvoir.
4. Mains avec 20H ou plus : en théorie 1,44 % et sur le terrain, 1,39 % contre 1,86 %. Une fois de plus, la perception des joueurs est erronée !
5. As d'une couleur derrière son Roi : perception tout à fait erronée du joueur qui a soulevé ce point car, la théorie donnant une valeur de 50 %, les donnes
préparées sont à 50,10 % et les autres à 48,95 %.
6. Quatre « Passe » : il n'y a pas de valeur théorique. 0,77 % des donnes préparées sont sujet à quatre « Passe », contre 0,25 % pour les autres. C'est tout à fait normal, car lorsque nous jouions nos tournois en mélangeant manuellement les cartes, souvent, au premier tour, lorsqu'il y avait quatre « Passe », les joueurs se mettaient d'accord, à tort d'ailleurs par rapport au règlement, pour redistribuer les cartes !
7. Donnes « bizarres » : le terme « bizarre » est pour moi mal choisi. Ce serait plutôt donnes « intéressantes » ou « inédites ». Il n'y a là pas de critère objectif et aucune valeur dans le tableau pour s'y raccrocher. Sur le terrain, en effet, il y a régulièrement des donnes qu'on n'a jamais vues autrement, dont les enchères demandent une bonne dose d'imagination ou d'intuition. Ce sont souvent des mains à distribution exceptionnelle. Et pourtant, les valeurs distributionnelles sur le terrain sont en adéquation avec les valeurs théoriques.
A la lecture des résultats chiffrés comparatifs entre la théorie et la pratique, les donnes préparées sont plus conformes à la théorie que les autres, bien que les différences soient, avouons-le, très faibles entre les deux.
Mais en tout état de cause, et contrairement à la perception fréquente des joueurs en présence de donnes préparées, ces donnes ne sont absolument pas biaisées, pour autant, et c'est le cas de Dealer 4, que le programme ne soit pas paramétré (certains le sont) pour ne retenir que des donnes ayant des caractéristiques particulières : la plus fréquente est de ne demander des donnes qui ne sont pas susceptibles d'obtenir aux enchères quatre « Passe ».
L'apparition de donnes préparées « particulières » ou plutôt la non apparition de donnes de ce genre lorsqu'elles sont mélangées par les joueurs est, d'après l'auteur du programme « Big Deal », Hans van Staveren, dû au fait que les mélanges aux tables ne sont pas suffisants : pour « effacer » l'historique d'une donne jouée en en mélangeant les cartes, il faudrait en faire un mélange à l'américaine au moins sept fois. On observe sur le terrain souvent moins de trois tels mélanges et du coup, on reste en présence de donnes souvent « monotones ».
Références :
(1) Site Internet de Dealer4 (www.dealer4.com). Nombreux manuels en ligne
(www.dealer4.com/manuals.htm).
(2)Site Internet de Big Deal (https://sater.home.xs4all.nl/doc.html).
(3)Tableau comparatif des donnes établi le 2 novembre 2023
(https://cbwsl.be/index.php/hebdobridge/2084867605-hebdobridge131).